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Friday, January 10, 2014

mérique aussi proche du papier que possible. » Pour Olivier Ertzscheid, cet accord s'inscrit dans l'objectif à long terme pour Google Books de s'imposer comme éditeur et diffuseur des ouvrages, notamment par la vente de copies numériques48. Son analyse, qui voit dans les formes qu'emprunte le projet Books une forme d'eugénisme documentaire, es

 (la Ville de Lyon peut en effet « permettre le téléchargement gratuit des images numérisés d’un ouvrage à partir de sa propre bibliothèque numérique, en tout ou partie, à condition que ce soit à l’unité, pour un usage individuel») :
« La numérisation à la Google est un piège. En effet, le document numérisé demeure la propriété de Google et la bibliothèque impliquée doit empêcher tout autre moteur de recherche autre que Google d'indexer sa collection numérisée. En d'autres mots, Lyon pourra consulter la version indexée en interne, et ne pourra exposer au reste du monde que du "papier numérique" (pages images). Il est vrai que nous aurons ainsi accès à des milliers de livres rares, mais ces ouvrages ne seront disponibles que sous la forme de pages-images que l'on ne pourra que lire. Toute recherche plein texte devra s'effectuer par le truchement du site de Google. Toute autre opération sur le texte sera impossible, sauf à refaire le travail de reconnaissance des caractères. Bref, le « cadeau » de Google, c'est un document numérique aussi proche du papier que possible. »
Pour Olivier Ertzscheid, cet accord s'inscrit dans l'objectif à long terme pour Google Books de s'imposer comme éditeur et diffuseur des ouvrages, notamment par la vente de copies numériques48. Son analyse, qui voit dans les formes qu'emprunte le projet Books une forme d'eugénisme documentaire, est en partie soutenue par Lionel Maurel, auteur du blog S.I.Lex49. Ce dernier montre que si dans le contrat (rendu public en décembre 2009) qui unit Google et la BML rien ne mentionne explicitement une exclusivité d'indexation des contenus numérisés, le CCTP précise que la mise en ligne des fichiers doit se faire « dans le cadre d’une solution hébergée propre à la Ville de Lyon » qui consistera en « un service distant via Internet que Google hébergera, à ses frais, sur ses serveurs ». Or « les fonctionnalités, le design et le contenu de ce service restent entièrement sous le contrôle du titulaire. Par design du site, il faut entendre : l’ergonomie, la présentation, l’interface et les fonctionnalités techniques de la bibliothèque numérique propre à la ville qui sera hébergée par le titulaire ». Techniquement, rien n'empêche donc Google d'interdire aux autres moteurs de recherche d'indexer les contenus numérisés. Ainsi, quand bien même le texte prévoit que la ville de Lyon « peut librement constituer avec les ouvrages imprimés numérisés par le titulaire, au fur et à mesure de la réalisation de la prestation, sa propre bibliothèque numérique et la rendre consultable par le public gratuitement, sur place ou via Internet », il est plus que probable que dans les faits la solution clés en main de Google ne devienne la seule et unique porte d'entrée pour le contenu.
Face à ces critiques, le directeur de la BML Patrick Bazin explique que Google a été la seule entreprise à répondre à l'appel d'offre lancé par l'établissement en 2006, et ajoute45 :
« Nous aurions bien aimé que Yahoo!, Microsoft ou France Télécom présentent leur candidature. [...] En 1989, j'ai été appelé par le délégué scientifique de la

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